Revenons donc, mes bons, sur l'incroyable chance qu'il m'a été donné, la semaine dernière, d'aller voir "La Finta Giardiniera" au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles.

L'ambiance, d'emblée, a un petit parfum d'inédit et de grandiose. Effectivement, c'est un de ces lieux où l'on ne peut fréquenter que du beau monde, la Haute société. Les hommes en costume, les dames bien habillées ... On se sent un peu bête dans son jeans, il s'agit donc de se rattraper avec une attitude irréprochable, digne des plus grands ! ^^

Concernant la pièce, j'avoue avoir triché et être allé sur Internet avant pour connaitre l'intrigue. Elle était effectivement assez compliquée mais cependant, des écrans des deux côtés de la scène affichaient des sous-titres afin que nous puissions comprendre la pièce sans avoir au préalable dû étudier l'italien pendant 10 ans. Bon point !

Le rideau s'ouvre alors sur une scène recouverte de lattes de plancher peintes en blanc. Des bouleaux stylisés sont rangés en bon ordre. Un étang est figuré par un bassin rectangulaire sur le devant de la scène. Ah ben, c'est pas baroque ? Non mon ami, car l'opéra se modernise, et peut se rapprocher de son époque sans perdre son âme. Les thèmes de la pièce (l'amour, la jalousie, le désir) étant universelle, pourquoi pas ?

On voit tout à coup des lattes de plancher se soulever, et une femme en sortir. Elle nous fait un laïus en allemand, avant de commencer à remettre les planches en place. La musique commence.

Je vous épargnerais le compte-rendu détaillé de la pièce, mais cette entrée en scène m'avait marquée. Ainsi que le fait qu'une chanteuse soit vraiment tombée dans le bassin (non non, c'était fait exprès mais tout de même, on ne s'y attend pas !), que Eros, ayant envie de s'amuser, mette le feu à un papillon de papier qui descendait innocemment du plafond, que la nièce du neveu ait presque fait un numéro de SM sur scène en menottant son fiancée à un arbre avant de la piquer avec une branche d'arbre (quand on dit moderne ...), etc. etc.

Cependant, je ne peux vous laisser là sans vous donner un résumé de la pièce. En voici un, tiré du site de la Monnaie.

Le Comte Belfiore est rongé de remords car il pense que sa bien-aimée Violante est morte des suites de la blessure qu’il lui a infligée lors d’une vive dispute. Un an après, nous retrouvons Violante, qui a survécu à l’incident, sur les terres du podestat de Lagonero : pour se rétablir physiquement et émotionnellement, elle y travaille comme jardinière sous le nom de Sandrina. C’est précisément sur ces terres que le Comte Belfiore vient chercher sa nouvelle fiancée, Arminda, nièce du podestat ; mais celle-ci y revoit aussi par hasard son ancien amant, Ramiro. Reproches, remords, jalousie… Toutes les tensions aboutissent à un climax où Belfiore et Violante finissent par perdre la raison – mais bien sûr l’Amour réunit tout le monde, et cette fois dans la bonne configuration.

Mes impressions, finalement ? Eh bien ... Difficile à dire. On ne peut pas dire que j'avais la meilleure place qui soit, puisqu'elle m'à obligé à me tortiller tout du long afin d'avoir toujours tous les acteurs en vue. Niveau confort, ce n'était pas vraiment ça, et cela a sans doute influencé mon jugement, mi-figue mi-raisin. La pièce était assez longue, mais c'est surtout le premier acte qui traîne en longueur pour installer l'intrigue. Le deuxième est rondement mené, on ne s'ennuie, on rit, on s'amuse. Quant au troisième, je le trouve bâclé : tout est fini, emballé c'est pesé, nos deux héros couleront de beaux jours heureux. Qu'en est-il des autres ? On n'a aucune certitude, juste quelques indices qui nous laissent espérer qu'eux aussi auront leur part de bonheur avec leur moitié.

Mais tout cela, ce sont des critiques à Mozart et au librettiste (oui, j'ose !) car les chanteurs, eux, et la mise en scène, étaient éblouissants. Pleins de vie et d'enthousiasme pour donner corps à ce texte en courant à droite à gauche. L'émotion dans la voix, qui nous fait comprendre ce qu'il se passe même si on ne comprend pas les paroles. En rentrant, j'avais encore la musique et les chants en tête, et ils m'ont poursuivi quelques jours.

Expérience à réitérer donc, mais avec une meilleure place, quitte à y mettre le prix ...

Eh che l'amore non conosce ragione, uguaglia tutto

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